la bibliothèque numérique de la lecture publique
L’histoire des concepts, bien ancrée dans le paysage récent des sciences humaines, est aussi un outil précieux pour l’étude des imbrications transnationales, notamment celle des liens entre l’Europe et l’Asie. Loin de considérer que la traduction aboutit à une déperdition du sens des textes ou des concepts qui structurent la réflexion historique dans les sciences humaines, on s’accorde plutôt à penser en effet que leur circulation d’une langue et surtout d’un contexte culturel à l’autre peut aboutir à un enrichissement de leur sens, à un déplacement créateur de nouveaux contenus sémantiques. Les réappropriations chinoise de textes littéraires ou philosophiques européens comme les réappropriations européennes d’œuvres chinoises promettent de livrer de nouvelles interprétations. Bien des notions sont passées d’Allemagne en France puis de France au Japon avant d’être adoptées en Chine d’une manière très transformée. L’histoire intellectuelle chinoise est de façon générale jalonnée de grandes entreprises traductrices. Ces reformulations se situent pleinement dans la continuité de reformulations non moins créatrices de sens nouveau dans le contexte européen. Elles trouvent un évident parallèle dans la circulation d’objets porteurs de sens, notamment des objets d’art. Étudier les formes de réappropriations qui s’opèrent entre l’Europe et l’Asie, entre la France et la Chine, c’est poser les jalons d’une philologie et d’une histoire intellectuelle de l’avenir, établir un cadre de débat entre les sciences humaines européennes et asiatiques autour des notions centrales essentielles à la compréhension de tout passage.
Auteur(s): Espagne, Michel • Li, Hongtu
Editeur: Editions Rue d'ULM
Année de Publication: 2018
Nombre de pages: 686
Langue: Français
ISBN: 978-2-7288-0584-6
eISBN: 978-2-7288-2889-0
L’histoire des concepts, bien ancrée dans le paysage récent des sciences humaines, est aussi un outil précieux pour l’étude des imbrications transnationales, notamment celle des liens entre l’Europe et l’Asie. Loin de considérer que la traduction aboutit à une déperdition du sens des textes ou des concepts qui structurent la réflexion historique dans les sciences humaines, on s’accorde plutôt à penser en effet que leur circulation d’une langue et surtout d’un contexte culturel à l’autre peut aboutir à un enrichissement de leur sens, à un déplacement créateur de nouveaux contenus sémantiques. Les réappropriations chinoise de textes littéraires ou philosophiques européens comme les réappropriations européennes d’œuvres chinoises promettent de livrer de nouvelles interprétations. Bien des notions sont passées d’Allemagne en France puis de France au Japon avant d’être adoptées en Chine d’une manière très transformée. L’histoire intellectuelle chinoise est de façon générale jalonnée de grandes entreprises traductrices. Ces reformulations se situent pleinement dans la continuité de reformulations non moins créatrices de sens nouveau dans le contexte européen. Elles trouvent un évident parallèle dans la circulation d’objets porteurs de sens, notamment des objets d’art. Étudier les formes de réappropriations qui s’opèrent entre l’Europe et l’Asie, entre la France et la Chine, c’est poser les jalons d’une philologie et d’une histoire intellectuelle de l’avenir, établir un cadre de débat entre les sciences humaines européennes et asiatiques autour des notions centrales essentielles à la compréhension de tout passage.