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S’il est un domaine où l’animal est fort présent, c’est bien celui des religions ! Réel ou fabuleux, il se prête fort bien aux élaborations symboliques.
L’animal, qu’il soit peint, sculpté, évoqué dans les sources écrites ou les traditions orales, ou encore qu’il soit présent parmi les vestiges archéologiques, semble, de tout temps et en tout lieu, avoir été en rapport avec l’être humain.
Cette étude, réalisée dans une perspective diachronique et comparatiste, montre que les rapports de l’animal avec les religions sont d’une richesse et d’une diversité extraordinaires.
EXTRAIT
Tout aussi intéressante, à cet égard, est la tradition des bestiaires médiévaux, ces traités moralisés sur les propriétés des animaux. Tous dérivent, plus ou moins directement, d’un ouvrage composé en grec à Alexandrie au IIe siècle de notre ère, le Physiologus. L’auteur anonyme de ce livre a associé à chaque animal une signification chrétienne. Sont ainsi décrits, en 48 brefs chapitres, des animaux, parfois fabuleux (comme la licorne, le phénix et la sirène) mais aussi plus réalistes : quadrupèdes, serpents, oiseaux,… Par son entremise, les monstres de l’Orient et de l’Antiquité gréco-romaine sont entrés dans l’imaginaire médiéval. D’autres sources importantes de ces bestiaires médiévaux sont l’Histoire naturelle de Pline et les Étymologies d’Isidore de Séville. À la fin du XVIe siècle encore, au Mexique, le livre XI de l’Histoire générale des choses de la Nouvelle Espagne de Bernardino de Sahagún, que Bertrand Lobjois évoque dans sa contribution, est bâti sur le modèle de ces auteurs anciens. Sollicitant l’aide d’informateurs indigènes, le missionnaire franciscain y détaille les différents animaux présents au Mexique, les espèces réelles mêlées aux créatures imaginaires telles que le serpent à plumes.
Les auteurs arabes du Moyen Âge ne sont pas en reste puisque, comme le montre Jean-Charles Ducène, le thème de l’animal se retrouve dans plusieurs domaines des savoirs de l’époque. Il apparaît notamment dans la littérature morale, pour servir d’expédient à l’homme ou pour aborder une question philosophique par les yeux d’un animal.
Auteur(s): Peperstraete, Sylvie
Editeur: Editions de l'Université de Bruxelles
Année de Publication: 2019
Nombre de pages: 275
Langue: Français
ISBN: 978-2-8004-1605-2
eISBN: 978-2-8004-1675-5
S’il est un domaine où l’animal est fort présent, c’est bien celui des religions ! Réel ou fabuleux, il se prête fort bien aux élaborations symboliques.
L’animal, qu’il soit peint, sculpté, évoqué dans les sources écrites ou les traditions orales, ou encore qu’il soit présent parmi les vestiges archéologiques, semble, de tout temps et en tout lieu, avoir été en rapport avec l’être humain.
Cette étude, réalisée dans une perspective diachronique et comparatiste, montre que les rapports de l’animal avec les religions sont d’une richesse et d’une diversité extraordinaires.
EXTRAIT
Tout aussi intéressante, à cet égard, est la tradition des bestiaires médiévaux, ces traités moralisés sur les propriétés des animaux. Tous dérivent, plus ou moins directement, d’un ouvrage composé en grec à Alexandrie au IIe siècle de notre ère, le Physiologus. L’auteur anonyme de ce livre a associé à chaque animal une signification chrétienne. Sont ainsi décrits, en 48 brefs chapitres, des animaux, parfois fabuleux (comme la licorne, le phénix et la sirène) mais aussi plus réalistes : quadrupèdes, serpents, oiseaux,… Par son entremise, les monstres de l’Orient et de l’Antiquité gréco-romaine sont entrés dans l’imaginaire médiéval. D’autres sources importantes de ces bestiaires médiévaux sont l’Histoire naturelle de Pline et les Étymologies d’Isidore de Séville. À la fin du XVIe siècle encore, au Mexique, le livre XI de l’Histoire générale des choses de la Nouvelle Espagne de Bernardino de Sahagún, que Bertrand Lobjois évoque dans sa contribution, est bâti sur le modèle de ces auteurs anciens. Sollicitant l’aide d’informateurs indigènes, le missionnaire franciscain y détaille les différents animaux présents au Mexique, les espèces réelles mêlées aux créatures imaginaires telles que le serpent à plumes.
Les auteurs arabes du Moyen Âge ne sont pas en reste puisque, comme le montre Jean-Charles Ducène, le thème de l’animal se retrouve dans plusieurs domaines des savoirs de l’époque. Il apparaît notamment dans la littérature morale, pour servir d’expédient à l’homme ou pour aborder une question philosophique par les yeux d’un animal.