la bibliothèque numérique de la lecture publique
Victor Hugo (1802-1885)
"Le jeudi 20 décembre 1848, l’assemblée constituante, entourée en ce moment-là d’un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d’un rapport du représentant Waldeck-Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l’élection à la présidence de la république, rapport où l’on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C’est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la constitution pour la rendre sainte et inviolable » ; au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l’assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :
« Au nom du peuple français,
« Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d’éligibilité prescrites par l’article 44 de la constitution ;
« Attendu que, dans le scrutin ouvert sur toute l’étendue du territoire de la république pour l’élection du président, il a réuni la majorité absolue des suffrages ;
« En vertu des articles 47 et 48 de la constitution, l’assemblée nationale le proclame président de la république depuis le présent jour jusqu’au deuxième dimanche de mai 1852. »
Un mouvement se fit sur les bancs et dans les tribunes pleines de peuple ; le président de l’assemblée constituante ajouta :
« Aux termes du décret, j’invite le citoyen président de la république à vouloir bien se transporter à la tribune pour y prêter serment. »
Pamphlet contre Louis-Napoléon Bonaparte (le, futur Napoléon III) à la suite du coup d'Etat du 2 décembre 1851.
Auteur(s): Hugo, Victor
Editeur: La Gibecière à Mots
Année de Publication: 2021
Nombre de pages: 303
Langue: Français
eISBN: 978-2-37463-858-4
Victor Hugo (1802-1885)
"Le jeudi 20 décembre 1848, l’assemblée constituante, entourée en ce moment-là d’un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d’un rapport du représentant Waldeck-Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l’élection à la présidence de la république, rapport où l’on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C’est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la constitution pour la rendre sainte et inviolable » ; au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l’assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :
« Au nom du peuple français,
« Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d’éligibilité prescrites par l’article 44 de la constitution ;
« Attendu que, dans le scrutin ouvert sur toute l’étendue du territoire de la république pour l’élection du président, il a réuni la majorité absolue des suffrages ;
« En vertu des articles 47 et 48 de la constitution, l’assemblée nationale le proclame président de la république depuis le présent jour jusqu’au deuxième dimanche de mai 1852. »
Un mouvement se fit sur les bancs et dans les tribunes pleines de peuple ; le président de l’assemblée constituante ajouta :
« Aux termes du décret, j’invite le citoyen président de la république à vouloir bien se transporter à la tribune pour y prêter serment. »
Pamphlet contre Louis-Napoléon Bonaparte (le, futur Napoléon III) à la suite du coup d'Etat du 2 décembre 1851.